Le développement du marché parallèle a porté un coup sévère au commerce traditionnel de la cigarette es paquets de cigarette augmenteront lundi, le 9 janvier, de 20 centimes. Leur prix devrait passer à quelques 7 euros pour les plus vendus, à 6,50 euros pour les moins cheres cigarettes.
Une nouvelle augmentation que les buralistes redoutent, pas tant pour le principe, que pour ses effets pervers prévisibles.
Pour l'Agenais Jean-Luc Renaud, président de la Fédération Sud-Ouest des Buralistes, ce nouveau levier destiné à détourner les fumeurs de leur vice favori n'aura qu'un effet réel, celui de développer le marché parallèle de la cigarette. Un marché en plein essor après l'apparition de sites de vente en ligne.
La chute des ventes traditionnelles de tabac en France est due au développement du marché parallèle sous toutes ses formes, argumente Jean-Luc Renaud. Une enquête indépendante a prouvé - via le ramassage de paquets vides dans les rues ou les poubelles - l'ampleur du phénomène. Je n'ai retenu que le chiffre d'Aurillac. On se dit tout de même que la frontière, l'Espagne ou le Luxembourg, c'est loin ! Et bien non. Un paquet sur quatre vient d'ailleurs !"
Les causes d'une telle fuite de clientèle? L'autorisation faite aux particuliers d'acheter leurs cartouches de cigarettes à l'étranger et le commerce en ligne. "Les fumeurs qui hésitaient à acheter leurs cigarettes hors du pays ne se posent même plus de question. Et c'est humain ! dans l'esprit de beaucoup de nos clients fumeurs, qui ne sont pas des voyous, il y avait des limites à ne pas dépasser. Là l'Europe nous explique bien fort qu'il n'y a plus de quotas. Des circulaires ont été émises et les douaniers font leur travail, mais le commerce transfrontalier se développe."
"Au delà de dix cartouches [...] il y aura des rappels à l'ordre mais c'est tout.
Le bâton ne détourne plus les fumeurs de la carotte. "Au delà de dix cartouches - le double de ce existait auparavant - le client contrôlé dans sa voiture ou dans un bus devra faire la preuve qu'il s'agit bien de sa consommation personnelle.
Il y aura des rappels à l'ordre mais c'est tout. Nous sommes très en colère là dessus." Les frontaliers ne seront plus les seuls à être impactés. "Cela va creuser un peu plus le différentiel pour certains, mais on va dire qu'ils étaient habitués, leurs clients n'avaient déjà que peu de chemin à faire pour traverser la frontières.
Les plus touchés seront les faux frontaliers. Nous, à Agen, par exemple, ou les confrères de Gironde, de ces départements qui sont un peu plus loin de l'Espagne. Pour dix cartouches, les fumeurs vont faire le déplacement."
Les centres de tri sont contrôlés et beaucoup de cigarettes sont saisies.
Pour ce professionnel, "les mauvaises habitudes ont été prises". Avec pour levier le développement des sites de ventes en ligne "Il est interdit de vendre des cigarettes sur internet en France. Mais ces sites sont installés à l'étranger.